Historique

Saint-Gaucher

Aureil, dont le nom d’origine est Silvaticus (i.e la forêt) fut fondé entre 1081 et 1085 par Gaucher. Guidé par une vie ecclésiastique, Gaucher découvrit le Limousin à l’âge de 18 ans, où il fut accueilli par Humbert, chanoine de la cathédrale de Limoges.

Originaire de Meulan sur Seine dans les Yvelines, Gaucher, fortement épris de solitude, est à la recherche d’un lieu de retraite.

Venu à Saint-Léonard prier sur la sépulture de Léonard, et désireux de mener une vie semblable à ce dernier, il s’arrête à son retour vers Limoges dans un vallon qui porte aujourd’hui le nom d’un village de la commune : Chavagnac. Dans ce lieu, Gaucher y reste trois ans. Désireux d’y construire un monastère, il ne put cependant obtenir l’autorisation des propriétaires, les moines de Saint-Augustin et les religieuses de Notre Dame de la Règle de Limoges.

Le village à son origine

Selon la légende, une colombe qui ne cessait de l’importuner en emportant toujours dans une même direction le chaume qui couvrait sa hutte, le guide alors vers un autre lieu : Silvaticus. Propriété des chanoines de l’église de Saint-Etienne de Limoges, Gaucher n’eut aucune difficulté, soutenu par son maître Humbert, pour obtenir l’autorisation d’y construire un monastère.

Entre 1081 et 1085 – la date n’est pas précise – le prieuré, dédié à Saint-Jean l’Evangéliste, est installé ; les premiers disciples (dont Germond, Lambert, Faucher,…) se placent alors sous la conduite de Gaucher. Par la suite, Etienne de Muret, fondateur de l’ordre de Grandmont, sera aussi l’un de ces disciples.

L’église d’Aureil fut bâtie peu après la fondation du prieuré et fut consacrée en 1093. Détruite en partie au cours du XV° siècle, probablement par les Anglais, elle fut relevée de 1457 à 1460.

Détruite de nouveau en partie durant l’année 1575, par les troupes huguenotes qui tenaient Saint-Léonard, elle fut réparée en 1576-1577, assez imparfaitement, semble-t-il, puisqu’il fallut procéder à de grosses restaurations en l’année 1691. Les belles boiseries du choeur sont de la fin du XV° siècle. Elle fut à nouveau restaurée en 1890.

Un deuxième monastère

Profitant d’une renommée grandissante, Gaucher fait construire un deuxième monastère, pour femmes cette fois, à Bost-las-Mongeas (Le Bois-de-Nonnes), situé à 500 m d’Aureil.

Le monastère d’Aureil, nom donné au lieu par Gaucher, eut un tel succès qu’une quarantaine de prieurés furent fondés en Limousin et dans le sud du Berry ; celui d’Aureil reçut d’ailleurs de très nombreuses donations des puissantes familles du voisinage et des évêques de Limoges.

Gaucher mourut des suites d’un accident, à l’âge de 80 ans, heurtant une pierre en tombant de sa monture. Ses funérailles furent célébrées en présence de l’évêque de Limoges ; il fut canonisé en 1194 et ses reliques placées par la suite dans une chasse.

Le monastère sera détruit une première fois, victime des troupes du Prince noir avant d’être brûlé à deux reprises, d’abord par l’ordre des Ducs des Deux-Ponts en 1569 puis une seconde fois par les Hugenots en 1575. Les derniers moines abandonneront Aureil en 1598.